Deux mots qui dans la vie du chien actuel expliquent une partie de son comportement.
Petit rappel sur le parcours ontogénique du chien. Dans la période intra-utérine, la chienne transmet ses émotions aux chiots. Involontairement, elle les habitue aux bruits, à l’environnement, à un certain type de nourriture…
Période néo-natale
Une fois nés, les chiots ne savent faire que deux choses, chercher la chaleur et la nourriture. Nous sommes dans la période néo-natale, période où la mère s’attache aux chiots. Elle agit sous l’effet d’une hormone bien connue : l‘ocytocine, appelée hormone de l’amour ou de l’attachement.
Socialisation primaire
De trente à soixante jours, s’établit la période de socialisation dite primaire. En termes de comportement, cette période est cruciale et doit être réussie. La mère enseigne aux chiots l’inhibition de la morsure, la propreté (ne pas faire dans le nid), la communication entre congénères.
En un mot, elle code ses petits. Les chiots mal codés (retirés trop tôt à la mère) donneront des chiens au comportement problématique dans leur relation avec les autres chiens. Ils se comprendront mal.
Lorsque vous adoptez un chiot, vous pensez qu’il n’est pas propre. En réalité, il sait qu’il doit faire ses besoins hors du nid, mais il passe d’un nid d’un mètre sur deux à un nid de 80 m2, votre maison. Inutile de le disputer, apprenez-lui plutôt que son nid a grandi.
Socialisation secondaire
Le chien, socialisé par sa mère pour vivre avec des chiens, va en fait vivre avec des hommes. C’est donc à nous d’intervenir. C’est la période de socialisation secondaire. Certains vétérinaires comportementalistes emploient le mot familiarisation pour bien séparer les deux concepts. C’est aussi ce que nous faisons chez Dog Consulting. La socialisation est donc interspécifique et la familiarisation extraspécifique.
Sur le papier, les deux périodes s’enchaînent mais dans la réalité, elles se superposent, l’éleveur passant régulièrement voir la portée. Les premières expériences liées à l’homme, que le chiot va vivre doivent être extrêmement positives, lui donner du plaisir et du bonheur. Cette fois, un déficit de cette période, donnera des chiens peu sociables envers l’homme.
Les écoles de chiots…
De deux mois à cinq mois, s’il le peut le chiot va se frotter à d’autres chiens adultes. Il va vérifier que son codage est bon et les adultes pourront rectifier un travail mal effectué. C’est le principe des écoles de chiots. En théorie, elles sont parfaites mais attention, dans la pratique, les chiots vivent parfois des expériences négatives (par exemple, la présence d’un autre chiot plus grand, plus fort, agressif etc.). Il est véritablement important de bien choisir son école de chiots et de savoir retirer son petit « bonhomme » si les choses ne conviennent pas.
Vous allez vivre des années avec votre chien, pas l’éducateur du club. C’est donc à vous d’être vigilant. Gardez un œil critique. La profession est mal réglementée et l’on trouve le meilleur comme le pire dans les clubs.
Quoiqu’il en soit, et ce sera le mot de la fin, si vous désirez un chiot, n’achetez pas en jardinerie, le petit bout si trognon derrière sa vitre. Il vient d’un grand élevage où la mère n’a peut-être pas pu faire son travail et de par ailleurs, même si un stagiaire caresse deux fois dans la journée le pauvre chiot, la familiarisation à l’homme sera de doute façon incomplète. Choisissez un élevage sérieux et ne soyez pas trop pressé de récupérer le « bébé ». Laissez la mère le coder pleinement et avec un peu de chance, d’autres chiens adultes pourront parfaire l’éducation. Un élevage familial réussira à coup sûr la familiarisation.
Crédit photo : S.Potereau photographia.fr