Je lis encore sur de nombreux sites que le chien se conduit parfois en dominant. Il est alors nécessaire de lui rappeler qui est le dominant de la meute, en ayant accès aux ressources alimentaires avant lui, ou bien en passant la porte avant lui etc.
Une notion aussi ancienne que fausse.
L’idée n’a pas encore fait son chemin, il est nécessaire de le rappeler : l’homme et le chien n’entretiennent pas de relations sociales. Ce terme doit être réservé à une relation intraspécifique (les chiens entre eux). Il existe souvent un lien affectif très fort et un mode de communication apte à réunir chien et homme. Mais chacun des deux appartient à une espèce différente. Depuis 15000 ans (33 000 ans selon la découverte d’un fossile de chien en Sibérie – le chien de l’Altaï), le chien vit à côté de l’homme. C’est un commensal de l’homme. Rappelons la définition de commensal : Personne qui mange habituellement à la même table qu’une ou plusieurs autres. Typiquement l’oiseau pique-boeuf est un commensal du buffle. Le chien en 15000 ans s’est habitué à l’homme et a fait tous les efforts possibles pour communiquer avec lui. L’homme en fait beaucoup moins.
Le chien est donc familiarisé à l’homme et encore une fois, il s’agit d’une relation entre deux espèces.
Le chien est familiarisé, pas socialisé.
Attention, si nous pouvons généraliser cette familiarisation, nous devons tout de même nous souvenir qu’elle n’est pas automatique. Dès son plus jeune âge, le chien doit être manipulé en douceur par plusieurs personnes. Ces manipulations doivent procurer du plaisir (et jamais de stress) au chiot pour que la familiarisation prenne une forme positive.
La relation qui unit l’homme et le chien est tout à fait exceptionnelle et n’a probablement pas d’équivalent dans le monde animal. C’est une collaboration unique. Pour cette raison, il apparaît faux de parler de domination ou de hiérarchie. L’idée de la collaboration est non seulement plus juste mais offre une richesse de possibilités relationnelles.
