Peur et agressivité
Les consultations vétérinaires en comportement canin se répartissent en moyenne de la manière suivante : agressivité 32%, peur et anxiété 24% (selon une étude réalisée en CHU vétérinaire sur les années 2012-2014).
Puis viennent les autres comportements dits gênants (fugue, destruction, vocalises…) ainsi que la malpropreté.
L’agressivité et la peur étant parfois liées, on constate que l’instabilité du chien est au cœur du problème dans sa relation à l’homme. Pourquoi et comment la relation homme-chien s’est-elle dégradée ?
Nous savons depuis près de vingt ans que le comportement du chien est en grande partie dû à l’environnement, (celui de son enfance et celui présent).
Ainsi pour comprendre et soigner cette relation il est primordial de pouvoir analyser sa cellule de vie.
Le comportement se met en place dès le plus jeune âge et selon des facteurs internes comme le tempérament, l’état physiologique… Et externes tels que l’environnement physique, le groupe social, etc.
Le comportement du chien est la résultante des facteurs présents additionnés aux expériences passées. Il est évidemment parfois difficile de découvrir les causes des problèmes comportementaux justement parce qu’elles sont multiples.
Si on ne peut pas agir sur le passif on peut tout au moins agir sur l’environnement présent de manière à moduler les conséquences d’un passé traumatisant.
A contrario, il n’est pas non plus rare qu’un chiot non problématique le devienne après un temps de vie dans une cellule familiale humaine qui ne lui permette pas de couvrir ses besoins éthologiques.
On comprendra aisément qu’on corrige rarement le comportement d’un chien, sans influencer celui de la famille.
C’est ici que le bât blesse. Imaginez que votre enfant présente des troubles du comportement. Seriez-vous prêt à entendre de la bouche du pédopsychiatre que le problème vient de vous ? Pourtant, très souvent, c’est ici que se tiendra l’enjeu de la consultation.
Deux métiers qui se complètent
La finesse du métier de comportementaliste réside dans cette difficulté à faire comprendre que le chien n’est pas une entité isolée du monde mais qu’il est en interaction permanente avec le monde qui l’entoure.
Le comportementaliste n’est pas un vétérinaire mais certains vétérinaires sont comportementalistes. En revanche, il est un atout essentiel dans la prévention et la résolution de problèmes comportementaux. Le vétérinaire consulte le plus souvent dans son cabinet et n’a une vue que partielle de la cellule de vie du chien. Il ne rencontre que rarement la famille complète et doit se fier aux dires du client. A contrario, le comportementaliste doit se déplacer et peut ainsi analyser le lieu de vie du chien. Il notera une foule de renseignements précieux pouvant expliquer certains comportements que le client cacherait volontairement ou non au vétérinaire.
Comportementaliste canin et vétérinaire doivent travailler de concert car ils n’exercent pas le même métier et quand des plages de leur profession se recouvrent, elles ne sont pas traitées de la même manière. Le comportementaliste doit enfin s’appuyer sur les connaissances du vétérinaire et grâce à lui, écarter toutes les pathologies susceptibles de générer un comportement dangereux ou désagréable.
Conclusion
Pour résumer : si votre chien présente un comportement gênant, parlez-en à votre vétérinaire, il écartera les raisons pathologiques possibles et vous donnera des conseils. Toutefois si les comportements persistent, c’est qu’il est nécessaire d’établir un protocole sur une longue durée, de manière à modifier durablement la cellule de vie et éteindre le comportement visé. C’est là, que le comportementaliste fait son apparition.